Page:Laluyé - À la France, 1871.djvu/15

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Il viendra, ce jour… Quand ? nul ne le sait, peut-être.
Attends ! l’attente est forte, elle élève ou soumet ;
Le temps qui déracine est celui qui fait naître :
Par lui l’arbre abattu voit encore apparaître
Des rameaux qui plus tard redeviennent sommet.

Et tu seras toujours la grande souveraine
Et ton épée encor servira des ingrats ;
Et tu pourras enfin des trésors de ta haine
Acquitter le rachat d’Alsace et de Lorraine,
Ces robustes enfants arrachés de tes bras.

Oui, tu vivras toujours ! Oui, malgré ta souffrance,
Tes désastres, malgré la haine et ses complots ;
Tu vivras grande encore ; et tu seras, ô France !
Même dans la tempête, où sombre l’espérance,
Comme le Fils de Dieu qui marchait sur les flots.