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dité, figure dans les bas-reliefs des pagodes avec un doigt placé immédiatement au-dessous du pubis).

Le bras gauche s’arrondit à la hauteur de la poitrine et l’index de la main gauche est dirigé vers le mamelon du sein droit ; on se demande si c’est un appel à la volupté ou l’indication de l’allaitement.

Cette statue, œuvre admirable de Praxitèle, est surtout gracieuse et délicate ; c’est la volupté idéalisée (voir à ce sujet le chapitre des amours de Lucien).

L’aphrodite phénicienne est au contraire un type réaliste ; elle a les formes massives, les flancs larges et robustes, la poitrine rebondie, les hanches et le bassin largement développés ; tout en elle respire la luxure.

À l’entrée de tous les temples naturalistes de Chypre, de la Phénicie, se dressent des colonnes de formes diverses, symboles de l’organe mâle. Il y avait toujours deux de ces symboles, colonnes ou obélisques, devant les temples construits par les Phéniciens, y compris celui de Jérusalem.

Des érudits attribuent cette origine, comme emprunt fait au temple de Jérusalem, aux deux tours ou flèches de nos cathédrales gothiques ; l’auteur du Génie du christianisme ne s’en doutait guère ! Et cependant les menhirs de la Basse-Bretagne, tout à fait semblables à ceux d’une grande région du Décan, paraissent avoir appartenu au même culte naturaliste[1].

Remarquons que les Sivaïstes et les Phéniciens, ceux-ci comme Sémites, avaient, outre les mêmes symboles, les mêmes croyances monothéistes.

Ce qu’on adorait à Paphos et dans les autres temples naturalistes, c’était la volupté souveraine par l’union des sexes, l’amour uni-

  1. Mgr Laouénan. — Les monuments celtiques sont très communs dans l’Inde ; dans les plaines rocheuses qui s’étendent parmi les massifs des gales orientales jusqu’à la Nerbudda et aux monts Vindhyas, on rencontre à chaque pas pour ainsi dire des constructions identiques à celles qui existent au nord et à l’ouest de l’Europe. D’après la tradition locale ou l’opinion des habitants intelligents, les menhirs représentent le linga. Les étymologies appuient cette opinion.