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Page:Lamairesse - Kama Sutra.djvu/76

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son amant, en fermant les yeux, et place ses deux mains dans les siennes.

Les auteurs distinguent encore quatre sortes de baisers :

Le droit, le penché, le tourné, le pressé.

Dans le baiser droit, les deux lèvres s’appliquent directement, celles de l’amant sur celles de l’amante.

Dans le baiser penché, les deux amants, la tête penchée, tendent leurs lèvres l’un vers l’autre.

Dans le baiser tourné, l’un des amants tourne vers lui, avec la main, la tête de l’autre, et, de l’autre main, lui prend le menton.

Le baiser est dit pressé lorsque l’un des deux amants presse fortement avec ses lèvres la lèvre inférieure de l’autre. Il est très pressé, lorsqu’après avoir pris la lèvre entre deux doigts on la touche avec la langue et la presse fortement avec une lèvre.

Entre amants, on parie à qui saisira le premier, avec ses lèvres, la lèvre inférieure de l’autre. Si la femme perd, elle doit crier, repousser son amant en battant des mains, le quereller et exiger un autre pari. Si elle perd une seconde fois, elle doit montrer encore plus de dépit, et saisir le moment où son amant n’est pas sur ses gardes, ou bien dort, pour prendre entre les dents sa lèvre inférieure, et la serrer assez fort pour qu’il ne puisse la dégager ; cela fait, elle se met à rire, fait beaucoup de bruit et se moque de son amant ; elle danse et s’agite devant lui, et lui dit, en plaisantant, tout ce qui lui passe par l’esprit ; elle fronce ses sourcils en lui roulant de gros yeux.

Tels sont les jeux et les paris de deux amants à l’occasion des baisers.

Les amants très passionnés en usent de même pour les autres mignardises que nous verrons plus loin.

Quand l’homme baise la lèvre supérieure de la femme pendant que celle-ci, en retour, lui baise la lèvre inférieure, c’est là le baiser de la lèvre supérieure.

Quand l’un des amants prend avec ses lèvres les lèvres de l’autre, c’est là le baiser agrafe.