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de gauche ; un autre groupe armé d’autres étendards entre par la porte de gauche et sort parcelle de droite. Gela constitue les opérations stratégiques. Puis on apporte sur la scène une table de bois ; c’est le champ de bataille. Des acrobates sautent sur la table, s’élancent à pieds joints sur la poitrine de l’ennemi qui, faisant un tremplin, les aide à exécuter en arrière un superbe saut périlleux. Quand les acrobates sont las de faire des culbutes, la guerre est terminée. Le prince vainqueur se présente et levant la jambe pour montrer qu’il est à cheval, fait passer sous sa cravache cinq ou six acrobates qui représentent les peuples vaincus.

Les acteurs chargés du rôle de guerriers se font des figures terribles avec du vert, du noir, du blanc et du rouge.

Les rôles de femmes sont joués par des hommes qui, tenant à chausser les souliers microscopiques des grandes dames, sont obligés de marcher sur les orteils comme des danseuses, ce qui fait, qu’au théâtre, les femmes sont plus grandes que les hommes.

Dans toutes les pièces, il y a un personnage qui chante, répondant ainsi à ceux qui parlent ; il joue le rôle du chœur antique.

Ce qu’il y a de plus remarquable au théâtre Chinois, ce sont les splendides costumes que l’on recopie depuis plusieurs siècles sur des modèles antiques.

La littérature dramatique de la Chine se divise en trois genres : Le genre héroïque qui nous reporte aux époques les plus anciennes de l’histoire Chinoise, ainsi qu’au style archaïque de ces époques ; le genre fantastique qui, à l’aide du merveilleux Laôssée et Bouddhique, nous donne de véritables scènes de féerie. Nous verrons fleurir sous les Youen cette littérature généralement soignée (xiv e siècle) ; enfin les comédies de mœurs qui sont de tous les temps, mais surtout modernes.

Il y a enfin, comme partout, les farces des saltimbanques dont on devine facilement le caractère.

Les troupes de comédiens sont ambulantes et vont donner chez les grands personnages des représentations auxquelles les dames chinoises assistent quelquefois dans des loges grillées.

Caractère. — Sauf les lettrés, les Chinois ne s’occupent