Page:Lamairesse - L’Empire chinois, le Bouddhisme en Chine et au Thibet.djvu/54

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un seul point, autrement ce ne serait plus une règle immuable. La loi du devoir est éternelle, égale pour tous, quelle que soit leur condition, accessible aux plus humbles et en même temps supérieure à toute sagesse et à toute : science, si étendue qu’elle peut s’appliquer à toutes les actions des hommes, « si subtile qu’elle n’est pas manifeste pour nous. »,

Sans doute par ces derniers mots Confucius veut indiquer l’immatérialité, la spiritualité, l’absolu.

« Oh que la loi de l’homme saint est grande ! c’est un Océan sans rivages. Elle produit et elle entretient tous les êtres. Elle touche au ciel par sa hauteur. Si le matin vous avez entendu la voix de la Raison Céleste, le soir vous pouvez mourir. »

La première partie de la morale est le perfectionnement de soi-même. Le sage de Confucius doit avoir toutes les qualités du stoïcien et en plus l’humilité, La perfection est un idéal céleste que l’homme doit se proposer, bien qu’il ne l’atteigne jamais. Dans le livre de son petit fils intitulé l’invariabilité dans le milieu, on lit :

« La persévérance dans le milieu loin de tout extrême est le signe d’une vertu supérieure. Mais le milieu varie suivant les circonstances.

L’homme supérieur se conforme toujours à sa situation et en remplit les obligations.

« Riche, il tient son rang et se rend le plus utile possible ; pauvre, il est soumis, laborieux et content. Se nourrir d’un peu de riz, n’avoir que son bras courbé pour appuyer sa tête, est un état qui a sa douceur. Etre riche et honoré par des moyens iniques, est pour moi comme le nuage flottant qui passe »

L’homme supérieur s’afflige de son impuissance pour le bien, mais il ne s’afflige pas d’être ignoré et méconnu des hommes.

La seconde et la plus importante partie de la morale se compose des devoirs envers les autres. La principale vertu est la vertu de l’humanité. Fant-ché demande ce que c’est que la vertu de l’humanité, le philosophe dit : aimer les hommes.

« Je voudrais procurer aux vieillards un doux repos, aux amis conserver une fidélité constante, aux femmes et aux enfants donner des soins tout maternels.