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Page:Lamairesse - L’Inde après le Bouddha.djvu/105

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acte de piété auquel participaient les plus grandes dames.

De 432 à 1800 le Bouddhisme subit à Ceylan beaucoup d’altérations tendant à le rapprocher du Çivaïsme ; cela ressort des documents que nous citerons un peu plus loin et des peintures et statues que l’on trouve dans les temples même de Ceylan que j’ai visités[1]. Il en est résulté un système religieux conservant le fonds moral du bouddhisme, mais tout imprégné de souvenirs et de formes brahmaniques. En voici les traits distinctifs :

Système du monde[2].

Il y a d’innombrables systèmes de mondes dont chacun a son soleil, sa terre et sa lune et prend le nom de sakhala. Chaque sakhala a ses enfers et ses cieux. Chaque ciel est divisé en deva lokas et brahma lokas (sièges des devas et des brahmas). Chaque sakhala est entouré d’un mur circulaire en rocher. Les sakhalas sont répandus dans l’espace par groupes de trois qui se touchent. L’espace compris entre les trois forme l’enfer Lokantarika.

Il y a trois sortes de Sakhalas : ceux que Bouddha voit seulement, ceux qui obéissent à son autorité, enfin ceux au nombre de 10.000 où un Bouddha peut naître, (entre la naissance où il est un aspirant au Bodhisattwa et celle dans laquelle il atteint la Bodhi) ou bien dans lequel on connaît l’apparition d’un Bouddha et auquel s’étend le pirit ou l’exercice religieux.

On divise encore les sakhalas en mondes d’où la forme est absente ; mondes où il y a là forme sans jouissances charnelles ; mondes où il y a la forme et la jouissance charnelle.

Chaque partie de chaque sakhala appartient à une des trois divisions suivantes : le monde des êtres sentants ; celui de l’espace ou du vide ; le monde de la matière qui comprend rochers, arbres, etc.

  1. Par exemple, on y voit Bouddha entre Vichnou et Siva, etc. des enfers bouddhiques qui n’envient rien à ceux de Calot, etc.
  2. Tout ce qui suit diffère très peu de ce qui est dit sur les mêmes sujets dans la vie de Bouddha et au Tibet.