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Suttras émanés de la prédication de Buddha admettent la multiplicité et l’individualité des âmes, comme le Sankya. La délivrance, c’est l’affranchissement de l’esprit par l’anéantissement des conditions de l’existence relative, par le détachement absolu de la nature et du monde des formes.

Pas plus que les Brahmes, Bouddha n’avait su analyser exactement nos facultés et établir nettement la part du corps et celle de l’âme. Mais il n’en admettait pas moins pour chaque être une individualité impérissable, puisqu’il raconte dans les Soutras ses vies antérieures et celles de quelques-uns de ses disciples.

La plupart des Bouddhistes admettent, sous le nom de fourberie, un état intermédiaire de l’individu pour passer de l’existence à la renaissance ; pendant que meurt l’homme extérieur, l’homme intérieur sort orné des mêmes Skandhas, élémens, mais subtilisés (comme le corps subtil de la Sankya) et il se porte alors dans le lieu où il doit renaître en conséquence de ses œuvres.

Les premiers Bouddhistes déclarèrent l’existence de la matière ou du monde extérieur, conformément au système de Kanada auquel Bouddha a beaucoup emprunté ; ils commentèrent sur les Atomes ; mais cette opinion a été rejetée par les Écoles plus modernes.

Les Abidarma sont réputés les livres élémentaires de la doctrine des Vaïbachika qui, avec les Çaoutentriques forment l’École la plus ancienne.

On compte sept compositions principales très anciennes des Abidarma :

L’Abidarma proprement dit, présenté au 1er concile par Kacyapa et qui a dû être tout-à-fait rudimentaire.

Djanapractana qui traite de la Sagesse et qui est attribué à Katéiaiana ;

Prakaranapada composé par Vaçoumitra, abrégé des doctrines du Bouddhisme ;

Vidjanakaïa, traité de dialectique par Devakchema ; Cangatiparéiaia, dictionnaire termologique par ordre de dates attribué à Çaripoutra.

Amritachaçta, court abrégé de dogmes par Gochta.

Datoukaïa, attribué aussi à Vaçoumitra établissant les rapports entre les parties capitales traitées par les précédents.