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Cet édit est daté de la 9e année après le sacre du roi ; il est antérieur aux précédents où éclate le zèle du roi pour le triomphe et l’extension de la religion bouddhique. Cependant bien qu’il soit empreint de moins de ferveur que ces derniers, il n’en est pas moins fidèle à l’esprit du Bouddhisme essentiellement tolérant, bienveillant pour les autres religions et même curieux de leurs doctrines. Les Bouddhistes ont été quelquefois persécuteurs, mais il a fallu pour cela ou bien qu’ils fussent provoqués, ou bien qu’ils crussent en péril les intérêts temporels du corps religieux dans des pays où ces intérêts avaient pris un développement contraire aux prévisions du Bouddha, au point d’altérer l’esprit de l’institution.

Il ne faut pas d’ailleurs oublier que le roi Açoka n’avait en vue que les sectes indiennes, c’est-à-dire les diverses sectes brahmaniques et le bouddhisme qui se considéraient comme des dérivations diverses d’une religion commune, de même que catholiques et protestants sont tous chrétiens.

Le 13e édit proclame que les guerres de conquête sont désastreuses et que les conquêtes de la religion sont seules profitables pour le présent et pour l’avenir ; il indique aussi le grand rôle historique qu’a joué le roi Açoka.

Il se termine ainsi :

Le roi cher aux Dévas souhaite de voir régner pour toutes les créatures, la sécurité, le respect de la vie, la paix et la douceur ; c’est là ce qu’il considère comme les conquêtes de la religion.

C’est dans ces conquêtes que le roi cher aux Dévas trouve son plaisir, à la fois dans son empire et sur toutes ses frontières dans une étendue de bien des centaines de Yoganas.

Parmi ces voisins se trouve le roi dès Yavanas Antiochus, et au nord de celui-ci sont quatre autres rois (grecs), Ptolémée, Antigone, Magas et Alexandre.

Au sud sont les Codas, les Pandiyas jusqu’à Tambapanni et de même aussi le roi des Huns Vismavasi !

Chez les, Grecs et les Kambajas, les Nabhakas et les Nabhapantis, les Bhogas et les Petonikas, les Andras et les Poulindas, partout on se conforme aux instructions religieuses du roi cher aux Dévas.

Là où ont été dirigés ses envoyés, là aussi après avoir