De ce fait, je conclus — sans vouloir, Messieurs, vous peiner le moins du monde, — qu’un bon rôtisseur est plus utile à la nation qu’un écrivain de talent.
— Oh ! reprit M. Verlinières, votre façon de parler me rappelle les philosophes de Mégare. Monsieur Castagnol, vous êtes un éristique.
Trouvant cocasse un tel mot, Castagnol s’inclina :
— Vous dites ?… un ?… Un éristique, je crois ? Vous me flattez. Un éristique ? Pour cette trouvaille, il faut que je vous régale. Félix, portez du malaga, portez du porto ; n’oubliez pas les castagnolades. Je suis un éristique !
Il riait des yeux et des narines, se trémoussait d’aise. Enfin il s’assit, souffla, s’épanouit, mordit aux macarons, but un verre de porto.
— Dégustez-moi ça, dit-il. On dirait que le bon Dieu vous lèche l’âme.
Puis, baissant la voix :
— M. Verlinières, je vaux socialement vingt fois plus que vous. Sans doute, mieux