Page:Lamande - Castagnol.djvu/28

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boutiques en une seule maison qui donnait à la fois sur la rue de l’Ecole de Médecine, le boulevard Saint-Michel et la rue Racine. Par bonheur, il découvrit un genre de macarons à la pâte d’amandes qu’il enrichit de raisins secs. Il sut habilement lancer cette nouveauté, au moment où déclinait la vogue des croissants de la Lune et des chinois de la mère Moreau. Ses macarons connurent, aussi bien que ses pintades, des jours glorieux. Ils devinrent célèbres sous le nom de « Castagnolades » dont Paris raffole encore.

Bien que sa vie fût active et jacassante, Justin Castagnol trouva le temps de se marier. Dieu l’aidant, il eut une fille, Huguette, qui se montra, dès sa jeunessee, ingénue non moins que jolie, et l’achalandage de la pâtisserie en fut accru. En somme, jusqu’à ce jour, Castagnol, heureux, n’eut guère d’histoire, malgré un veuvage rapide, une fortune et un renom sans cesse grandissants. Ses mœurs étaient liantes et débonnaires, ses intentions pures, ses volailles odorantes et ses macarons à nuls autres pareils.