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DISCOURS D’OUVERTURE
du COURS DES ANIMAUX SANS VERTÈBRES, prononcé dans
le Muséum d’Histoire naturelle, en mai 1806.


Messieurs,

En ouvrant ce cours sur les animaux sans vertèbres, je me propose de vous donner, relativement aux animaux dont il s’agit, les idées les plus justes et les plus claires qu’il me sera possible, afin de vous faire connoître tout l’intérêt que leur étude inspire.

En général, leur petitesse extrême et leurs facultés bornées, semblent d’abord ne leur mériter qu’un intérêt médiocre, comparativement aux autres animaux ; mais si vous donnez quelqu’attention aux considérations que je vais successivement vous présenter, vous les verrez d’un tout autre œil que le vulgaire, et vous penserez sûrement avec moi, que l’étude de ces singuliers animaux doit être considérée comme une des plus intéressantes aux yeux du naturaliste et du philosophe, parce qu’elle répand sur quantité de problèmes relatifs à l’histoire naturelle et à la physique animale, des lumières qu’on obtiendroit difficilement par aucune autre voie.

Avant d’entrer dans aucun détail sur les objets que vous vous proposez de connoître, je vais vous présenter quelques considérations importantes, qui influeront puissamment à diriger votre attention sur les objets essentiels que vous devez avoir en vue en suivant ce cours. Ces considérations vous feront sentir la nécessité de distinguer ce qui, dans l’état où sont les sciences naturelles, appartient à l’art, de ce qui est le propre de la nature, dont la connoissance constitue le premier intérêt de vos études.

Ce n’est point dans les classifications systématiques des productions naturelles, ni dans cette multitude de genres qu’on établit tous les jours d’une manière nouvelle pour les nommer, que vous trouverez