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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/101

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les yeux, mais c’est une multitude de végétaux de la même espèce, vivant ensemble sur un corps commun solidifié, persistant, doué lui-même d’une vie particulière et indépendante, à laquelle participent tous les individus qui vivent sur ce corps.

Cela est si vrai que si je greffe sur une branche de prunier, un bourgeon de cerisier, et sur une autre branche du même arbre, un bourgeon d’abricotier, ces trois espèces vivront ensemble sur le corps commun qui les supporte, et participeront à une vie commune, sans cesser d’être distinctes.

On fait vivre de même sur une tige de rosier, différentes espèces qui y conservent leurs caractères, et ainsi dans les autres familles, pourvu qu’on n’entreprenne point d’associer des espèces qui soient de familles étrangères.

Les racines, le tronc et les branches, ne sont, à l’égard de ce végétal composé, que des parties du corps commun dont j’ai parlé, que des produits persistans de la végétation de tous les individus qui ont existé sur ce même végétal ; comme la masse générale vivante d’une astrée, d’une méandrine, d’un alcyon, ou d’une pennatule, est le produit en animalisation des polypes nombreux qui ont vécu ensemble et commun et se sont succédés les uns aux autres.

De part et d’autre, la vie continue d’exister dans le corps commun, c’est-à-dire, dans l'arbre et dans l’intérieur de la masse charnue qu’enveloppe le polypier ;