Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/121

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le propre de la sensation n’est pas de produire du mouvement. Ainsi, la question de savoir pourquoi il y a du sentiment dans le polype, tandis qu’il n’y en aurait pas dans la sensitive, ne devait pas se faire, s’il n’est pas vrai que le polype lui-même puisse éprouver des sensations. Or, je vais maintenant prouver que, dans les faits cités du polype et de la sensitive, il n’y a nulle parité de phénomène ; car les tentacules du polype ne se sont mus, lorsqu’on les a touchés, qu’en subissant une véritable contraction, tandis que l’attouchement n'en a pu opérer aucune sur les parties de la sensitive. Le polype se sera donc mu, dans le fait en question, par la voie de l’irritabilité de ses parties, et la sensitive par une voie très-différente.

En effet, il n’est pas vrai qu’aucune partie de la sensitive se contracte lorsqu’on la touche ; car, ni les folioles, ni les pétioles, soit communs, soit particuliers, ni les petits rameaux de cette plante, ne subissent alors aucune contraction sur eux-mêmes ; mais ces parties se reploient dans leurs articulations sans qu’aucune de leurs dimensions soit altérée ; et par cette plication, qui s’exécute comme une détente, la plupart de ces parties sont subitement et simplement abaissées, en sorte qu’aucune d’elles n’a subi la moindre contraction, le plus léger changement dans ses dimensions propres. Ce n’est assurément point là le caractère de l’irritabilité, et ce n’