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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/260

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du corps. J’ai vu le cœur d’une grenouille conserver cette faculté, 24 heures après en avoir été séparé. Ainsi, le cœur ne tient point des nerfs son irritabilité ; mais il en reçoit diverses modifications dans ses fonctions, qui sont plus ou moins favorables à leur exécution. En effet, comme dans une organisation composée, tous les organes ou tous les systèmes d’organes particuliers, sont liés à l’organisation générale de l’individu, et en sont tous par conséquent véritablement dépendans ; on doit reconnaître que le cœur, quoique doué d’une irritabilité indépendante, n’en est pas moins assujéti, dans ses fonctions, à divers produits de la puissance nerveuse ; produits qui accroissent et maintiennent ses forces d’action, et qui quelquefois en troublent les effets.

Qui ne sait combien les passions agissent sur le cœur par la voie des nerfs, et que, selon celle de ces passions qui agit, l’influence qu’il en reçoit trouble singulièrement alors ses fonctions ! Les nerfs qui arrivent au cœur, n’y sont donc point sans objet, sans usage (ce qui serait contraire au plan de la nature), quoique l’irritabilité de cet organe soit en elle-même indépendante de leur puissance ; ce que Haller ne me paraît pas avoir suffisamment saisi. Depuis, l’on a prétendu, d’après M. Le Gallois, que le cœur ne recevait des nerfs que de la moëlle épinière ; et par-là, on expliquait pourquoi il continue