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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/303

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2.° Que les animaux sensibles n’ont qu’un ou deux penchans secondaires ; parce que ces animaux, dépourvus de facultés d’intelligence, ne sauraient varier leurs actions, et qu’ils n’ont que des habitudes qui sont constamment les mêmes dans tous les individus des mêmes espèces ;

3.° Que les animaux intelligens ont trois penchans secondaires assez distincts, qui se sous-divisent en plusieurs autres ; parce qu’ayant des facultés d’intelligence, ils peuvent varier leurs actions, lorsque des difficultés, pour satisfaire à leurs besoins, les y contraignent.

Néanmoins, l’analyse des penchans, soit des animaux sensibles, soit des animaux intelligens, est nécessairement très-bornée ; car les besoins essentiels des uns et des autres ne sont pas nombreux ; et comme les plus perfectionnés de ces animaux ne donnent leur attention qu’aux objets relatifs à leurs besoins essentiels, ils n’acquièrent, en général, qu’un petit nombre d’idées, et ne sauraient offrir beaucoup de diversité dans leurs penchans.

Il n’en est pas de même de l’homme, vivant en société : tendant toujours à étendre ses jouissances et ses desirs, il s’est créé peu-à-peu une multitude de besoins divers, étrangers a ceux qui lui étaient essentiels. Enfin, observant tout ce qui peut lui être utile, tout ce qui est relatif à ses nombreux intérêts,