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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/335

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si grande, qu’il nous semble impossible que la nature soit capable d’en amener la production.

Si les animaux,  qui nous observons de pareilles facultés, sont des machines ; assurément, ces machines sont bien dignes de notre admiration ! elles doivent singulièrement nous étonner, puisque nous avons tant de peine à les concevoir, et qu’il nous est absolument impossible de faire quelque chose qui en approche.

Toutes ces considérations parurent et paraissent donc encore aux personnes dont j’ai parlé, des motifs suffisans pour penser que la nature n’est point la cause productrice des différens corps que nous connaissons ; et que ces corps, se remontrant les mêmes (en apparence), dans tous les tems, et avec les mêmes qualités ou facultés, doivent être aussi anciens que la nature, et avoir pris leur existence dans la même cause qui lui a donné la sienne.

S’il en est ainsi, ces corps ne doivent rien à la nature ; ils ne sont point ses productions ; elle ne peut rien sur eux ; elle n’opère rien à leur égard ; et, dans ce cas, elle n’est point une puissance ; des lois lui sont inutiles ; le nom qu’on lui donne est un mot vide de sens, s’il n’exprime que l’existence des corps, et non un pouvoir particulier qui opère et agit immédiatement sur eux.

Mais, si nous examinons tout ce qui se passe journellement autour de nous, si nous recueillons et