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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/339

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Or, ce pouvoir circonscrit, que nous avons si peu considéré, si mal étudié ; ce pouvoir auquel nous attribuons presque toujours une intention et un but dans ses actes ; ce pouvoir, enfin, qui fait, toujours nécessairement les mêmes choses dans les mêmes circonstances, et qui, néanmoins, en fait tant et de si admirables, est ce que nous nommons la nature.

Qu’est-ce donc que la nature ? Qu’est-elle cette puissance singulière qui fait tant de choses, et qui cependant est constamment bornée à ne faire que celles-là ? Qu’est-elle, encore, cette puissance qui ne varie ses actes qu’autant que les circonstances, dans lesquelles elle agit, ne sont point les mêmes ? Enfin, à quoi s’applique ce mot la nature, cette dénomination si souvent employée, que toutes les bouches prononcent si fréquemment, et que l’on rencontre à chaque ligne dans les ouvrages des naturalistes, des physiciens et de tant d’autres ?

Il importe assurément de fixer à la fin nos idées, s’il est possible, sur une expression dont la plupart des hommes se servent communément, les uns par habitude et sans y attacher aucune idée déterminée, les autres en y appliquant des idées réellement fausses.

    A l’idée que l’on s’est formée d’une puissance, l’on a presque toujours associé celle d’une intelligence qui dirige ses actes ; et, par suite, l’on a attribué à cette puissance une intention, un but,