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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/350

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sur lesquelles elle n’a aucun pouvoir ; en sorte que, quoique ses moyens soient infiniment diversifiés et inépuisables, elle agit toujours de même dans chaque circonstance semblable, et ne saurait agir autrement.

Sans doute, toutes les lois auxquelles la nature est assujétie, dans ses actes, ne sont que l’expression de la volonté suprême qui les a établies ; mais la nature n’en est pas moins un ordre de choses particulier, qui ne saurait vouloir, qui n’agit que par nécessité, et qui ne peut exécuter que ce qu’il exécute.

Beaucoup de personnes supposent une âme universelle qui dirige, vers un but qui doit être atteint, tous les mouvemens et tous les changemens qui s’exécutent dans les parties de l’univers.

Cette idée, renouvelée des anciens qui ne s’y bornaient pas, puisqu’ils attribuaient en même temps une âme particulière à chaque sorte de corps, n’est-elle pas au fond semblable à celle qui fait dire à présent, que la nature n’est autre que DIEU même ? Or, je viens de montrer qu’il y a ici confusion d’idées incompatibles, et que la nature n’étant point un être, une intelligence, mais un ordre de choses partout assujéti, on ne saurait absolument la comparer en rien à l’être suprême dont le pouvoir ne saurait être limité par aucune loi.

C’est donc une véritable erreur que d’attribuer à la nature un but, une intention quelconque dans ses