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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/62

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8.° Enfin en ce qu’ils ne sont point assujétis à des pertes nécessaires ; qu’ils ne sauraient réparer eux-mêmes les altérations que des causes fortuites peuvent leur faire éprouver ; qu’ils ne sont point essentiellement forcés a une succession graduelle de changemens d’état ; qu’ils n’offrent, dans leur aspect, ni les traits de la jeunesse, ni ceux de la vieillesse ; en un mot, que ne connaissant point la vie ils n’ont point de mort à subir.

Tels sont les caractères essentiels des corps inorganiques, de ces corps dont la nature et l’individualité de l’espèce ne résident absolument que dans la molécule intégrante qui les constitue, et dont aucun individu ne saurait en lui-même posséder la vie, parce qu’il est impossible qu’une molécule intégrante puisse offrir le phénomène de la vie sans être détruite dans l’instant même ; enfin, de ces corps qui, par la réunion de leurs molécules, peuvent former des masses diverses dans lesquelles la vie peut exister, mais seulement dans le cas où elles ont pu être organisées, et recevoir dans leur intérieur l’ordre et l’état des choses qui permettent les mouvemens vitaux et les changemens qu’ils exécutent.

En effet, la vie, dans un corps, consistant, comme je le prouverai, en une suite de mouvemens qui amènent dans ce corps une suite de changemens forcés, la nature ne saurait l’instituer dans une molécule intégrante quelconque, sans détruire aussitôt