Aller au contenu

Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je dirai seulement que, ne considérant pas certaines limites que la nature ne saurait franchir, bien des personnes commettent une erreur en croyant qu’il existe une chaîne graduée qui lie  entre eux les différens corps qu’elle a produits. Il suivrait de cette opinion que les corps inorganiques se nuanceraient quelque part avec les corps vivans, savoir, avec les végétaux les plus simples en organisation ; et que les végétaux eux-mêmes, tenant le milieu entre les deux autres règnes, se confondraient avec les animaux par quelque point de leur série réciproque.

L’imagination seule a pu donner lieu à une pareille idée, qui est ancienne, et qu’on a renouvelée dans différens ouvrages modernes. Mais je prouverai qu’il n’y a point de chaîne réelle qui lie généralement entre elles les productions de la nature, et qu’il ne peut s’en trouver que dans certaines branches des séries qu’elles forment ; encore ne s’y montre-t-elle que sous certains rapports généraux.

Pour éviter les raisonnements, les discussions particulières, et faire connaître les conditions essentielles à l’existence des corps vivans, je vais exposer les vrais caractères de ces corps. Ils me fourniront une distinction positive et très grande entre les corps inorganiques et ceux qui jouissent de la vie. Ensuite, j’en établirai une de toute évidence entre les plantes et les animaux ; en sorte que l’on pourra se convaincre que ces trois branches des produits