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-Michel, et 20 sous, pour « la potation » des dits prêtres ; 20 sous pour un boisseau de froment « mis en fleur » et 12 écus 1/2 pour une barrique de vin, le tout « pour acomunier » le peuple aux fêtes de Pâques[1] ; 11 sous 11 deniers aux 11 « tesmoigns sinodaux » qui assistent à la visite de l’église ; 6 livres, pour la dépense faite tant avec les visiteurs délégués qu’avec les témoins synodaux ; 18 sous, pour mettre une corde à la cloche du vicaire, « estant en la grand’eglisse (la cathédrale) » ; 12 écus, à un religieux de Saint-François, pour avoir annoncé la parole de Dieu, pendant l’avent et le carême ; 4 livres 10 sous, au porteur de la cloche du réveille-matin ; 2 écus, à une nourrice de Ploufragan, pour avoir allaité, pendant trois mois, « ung enffent trouué et abandonné sur ung autel. » On voit, par cet aperçu, que la fabrique avait une administration spéciale et qu’elle pourvoyait à des dépenses bien déterminées.

L’assemblée de ville ne paraît pas, au premier abord, distincte de celle de la paroisse, pendant la plus grande partie du xvi siècle, parce qu’elles se réunissaient également à l’église paroissiale : la délibération de 1579, mentionnée plus haut, le dit nettement. Nous avons aussi remarqué, en relevant quelques noms de procureurs-syndics depuis 1532, et de trésoriers de la fabrique depuis 1537, que le même individu occupait quelquefois ces deux fonctions ; mais, d’autre part, nous avons facilement reconnu que les comptes étaient déjà séparés et n’étaient pas rendus aux mêmes commissaires.

Il ne serait pas impossible que cette séparation eût eu lieu dès le xive siècle, lorsque les procureurs des bonnes villes furent appelés aux États pour traiter des affaires générales et consentir l’impôt. Ces villes prirent vite de l’importance et obtinrent de payer, à la place de l’impôt

  1. Il ne faut pas en conclure que les fidèles communiaient sous les deux espèces, car, dans un autre article, il est question du « sallaire des hommes que seruirent le peuple pour acomunier ausdites festes de pasques. » Cette distribution de pain et de vin, qui avait lieu aux grandes fêtes, était sans doute un souvenir des agapes primitives.