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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/163

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extraordinaires, c’est-à-dire pour les travaux de l’Hôtel-de-Ville, du collège, du Légué et pour les subventions aux établissements de bienfaisance. Si ce budget était relativement modique, il faut reconnaître que beaucoup de dépenses d’instruction, de justice et d’assistance publique, imposées d’office aujourd’hui aux communes par le pouvoir central, étaient supportées autrefois par le seigneur du fief, ou par des établissements particuliers.

La ville de Saint-Brieuc avait raison de ménager ses ressources, car on la disait menacée, en 1757, du retour de la maladie épidémique connue sous le nom de peste. Déjà, en 1735, ce fléau avait décimé la ville. Cette fois, ce ne fut heureusement qu’une crainte provoquée par l’apparition de la peste dans le Portugal. L’intendant de Bretagne ayant ordonné, dans les premiers jours de septembre, de prendre à cette occasion toutes les précautions nécessaires, on établit à Saint-Brieuc un bateau de santé chargé de visiter tous les navires ; mais, deux mois plus tard, sur des nouvelles plus rassurantes, la liberté fut rendue au commerce.

D’autre part, la guerre de Sept ans venait de commencer et pesait déjà lourdement sur la population, en exigeant de continuels sacrifices d’hommes et d’argent. Il y eut néanmoins dans toutes les classes une ardeur égale pour prendre les armes, toutes les fois qu’on annonçait sur les côtes une invasion des Anglais, notamment à l’occasion de la descente qu’ils firent à Saint-Cast.

Quelques mois plus tard , les États se réunirent à Saint-Brieuc, dans la chapelle du séminaire, sous la présidence de l’évêque, M. Du Brignou. La sollicitude qu’ils avaient manifestée pour l’agriculture, l’année précédente, par la création d’une société provinciale d’agriculture et