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III. — MŒURS ET COUTUMES. — SITUATION EN 1789.


En indiquant quelques-uns des usages des habitants de Saint-Brieuc au xviii siècle, nous ferons connaître quelle était la situation de notre ville au moment où finit l’ancienne société, c’est-à-dire en 1789.

Le pouvoir royal y dominait au-dessus de tous les autres pouvoirs, d’une manière absolue. Au point de vue militaire, la ville était placée sous l’autorité du gouverneur de Bretagne et du lieutenant-général, qui n’y faisaient que de rares apparitions, et du lieutenant de roi aux quatre évêchés de Basse-Bretagne, qui y venait assez souvent. Au-dessous d’eux, sans lien hiérarchique bien formé, le gouverneur de la ville avait surtout des attributions civiles, entre autres la présidence du corps municipal. Un lieutenant de roi suppléait le gouverneur à l’occasion.

Le véritable représentant de l’administration centrale était le subdélégué général, qui recevait les ordres de l’intendant de police, justice et finances résidant à Rennes. Un receveur des deniers du roi dans l’évêché surveillait la levée des impôts, tels que les fouages ordinaires, dont le roi s’était réservé l’administration.

La Cour royale de Saint-Brieuc, ressortissant au Parlement de Bretagne, recevait les appels d’un certain nombre de juridictions seigneuriales. Deux tribunaux spéciaux, l’Amirauté et les Traites, jugeaient les différends provenant des affaires maritimes et commerciales.

Les tribunaux siégeant à Saint-Brieuc occupaient 11 avocats, 13 procureurs, 5 notaires et 3 huissiers.

Une administration particulière agissait au nom des États de Bretagne pour la perception de certains impôts. Un bureau diocésain, composé de 9 commissaires fournis également par les trois ordres, siégeait à Saint-Brieuc, sous le nom de commission intermédiaire de l’évêché de Saint-Brieuc, et surveillait les divers bureaux de perception. Le plus important des impôts levés au nom des États était