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On la trouve un peu dans le Moniteur et beaucoup plus dans le journal Les Côtes-du-Nord.

Le Moniteur nous apprend que, le 24 mars, le préfet, M. de Goyou, crut devoir remettre l’administration à l’ancien préfet de l’empire, M. Boullé. Celui-ci ayant été envoyé par l’empereur dans le département de la Vendée, la municipalité, toujours en fonctions, se chargea du maintien de l’ordre et, de concert avec la garde nationale, réprima quelques manifestations dirigées par des jeunes gens contre des fonctionnaires royalistes.

Napoléon était rentré à Paris le 20 mars, et ce ne fut que le 14 avril que l’arrivée du nouveau préfet, M. Devismes, donna l’impulsion qu’on attendait. Il se mit à l’œuvre, sous la direction de Carnot, ministre de l’intérieur, et du conseiller d’état Caffarelli, commissaire extraordinaire dans la 13e division militaire, et avec le concours du général Fabre, commandant le département. L’assassinat du maire de Pommerit-Jaudy par quelques anciens chouans faisait craindre que la guerre civile ne vînt se joindre à la guerre étrangère. Pour suppléer à l’insuffisance des troupes de ligne, l’administration organisa la garde nationale, conformément à un décret du 10 avril, et favorisa la fédération qui avait pris naissance à Rennes et cherchait à s’étendre en Bretagne. Le 27 avril, des députés de la fédération bretonne arrivèrent à Saint-Brieuc. La garde nationale, commandée par M. Aubrée, et la population allèrent au-devant d’eux à une lieue de la ville. Le lendemain, dans une salle de l’ancien hospice, les députés exposèrent leur mission et leur but. Les fédérés se proposaient de propager les principes libéraux, de maintenir la sécurité et, de concert avec l’autorité publique, de soutenir l’empire et la constitution. Les assistants adhérèrent à ce programme et, le 1er mai, un banquet de 300 couverts réunit les fédérés dans la salle de spectacle. Des dames introduites à la fin du repas furent reçues au milieu des acclamations et la fête se termina par un bal. Pour répondre à la pensée des fédérés, une colonne mobile fut organisée dans chaque arrondissement.