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on discuta le choix de l’emplacement. On pencha longtemps pour le jardin du Calvaire ; enfin, en 1837, M. Sébert aîné acheta l’emplacement actuel et en fit don. MM. Josselin, curé de Saint-Michel, et Le Mée, vicaire-général, se mirent à la tête de l’entreprise. Une souscription publique avait déjà produit 50,000 fr. et le conseil municipal avait accordé une subvention de 48,000 f. On commença les travaux et, le 2 septembres 1837, la première pierre fut posée. Le don du conseil municipal fut mentionné sur une plaque de cuivre et on y ajouta ces mots : « la charité des fidèles a fait le reste ». Au bout de trois ans, les travaux étaient terminés. La dépense s’élevait à 350,000 francs environ, dont 100,000 furent couverts par la ville et le gouvernement, et 250,000, par les fidèles. On avait renouvelé dignement les actes de foi du moyen âge.

Ce fut l’un des derniers actes de l’épiscopat de Mgr de La Romagère. Ce saint évêque s’était fait aimer par sa grande charité. Dans ce vieillard de 85 ans, on se plaisait à retrouver le martyr des pontons de Rochefort et le pasteur dévoué, qui en 1832 volait au milieu de son troupeau de Paimpol, décimé par le choléra. Il mourut en 1841.

Un de ses vicaires généraux, M. Le Mée, lui succéda. Né à Yffiniac, il était presque briochin. Déjà, en 1834, il avait présidé, en qualité de supérieur général, à l’établissement à Saint-Brieuc des sœurs du Saint-Esprit, auxquelles ne suffisait plus leur petite maison de Plérin, et il avait dirigé la construction du magnifique édifice qui s’élève vis-à-vis de l’hôpital. En 1837, il s’était associé à M. Josselin pour relever Saint-Michel de ses ruines. À peine évêque, il s’occupa de rebâtir le grand séminaire. Abandonnant l’emplacement étroit et insalubre de la Grenouillère, il choisit, au sommet de la colline sur laquelle la ville est assise, un vaste terrain qui est devenu le centre d’un quartier considérable. La première pierre du nouveau séminaire fut posée le 5 juin 1843, et celle de la chapelle, le 10 mars 1844. L’édifice était achevé en 1847, sans subvention du gouvernement.

La chapelle de la Providence, construite aussi en 1843,