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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/356

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En 1809, l’administration municipale finit d’amortir l’emprunt de 250,000 francs, contracté vingt ans auparavant pour construire le lycée. Il ne restait plus, par suite, à rembourser que les trois emprunts de 300,000, de 40,000 et de 200,000 francs. Les travaux votés étaient la construction de l’Hôtel de Ville et de deux écoles de hameau, l’agrandissement du cimetière, l’écrêtement et l’élargissement de plusieurs rues, et enfin l’établissement d’un chemin de fer de Saint-Brieuc au Légué, pour desservir le bassin à flot, dont on réclamait de nouveau l’achèvement.

La lutte fut très vive dans la presse locale, à propos de la construction de l’Hôtel de Ville et des élections législatives du 23 et du 24 mai 1869. Le général de La Motte-Rouge, glorieux vétéran des guerres de Crimée et d’Italie, retiré du service, était le candidat du gouvernement dans la circonscription de Saint-Brieuc. M. Glais-Bizoin représentait l’opposition. Le premier fut élu. Il obtint 1,073 voix à Saint-Brieuc et 18,728, dans la circonscription ; son concurrent en eut 1,633 dans la ville, et 12,803 dans la circonscription. Depuis quelque temps, la ville de Saint-Brieuc passait visiblement à l’opposition. L’échec de M. Glais-Bizoin à Saint-Brieuc fut du reste la cause de sa fortune politique : au mois de décembre, il fut élu député dans la 4e circonscription de Paris, ce qui devenait l’amener plus tard à faire partie du gouvernement de la défense nationale.

Dans le monde politique, il s’était formé un nouveau courant d’opinion. On ne se bornait pas à suivre le gouvernement dans la voie des réformes, on voulait le devancer. C’est à cette situation que l’empereur faisait allusion dans son discours du 29 novembre, quand il disait aux Chambres réunies : « L’ordre, j’en réponds. Aidez-moi, Messieurs, à sauver la liberté. »

D’un autre côté, le pape, pressé par la révolution, venait de réunir à Rome un concile général pour affermir les fondements de la religion et de l’ordre social, et définir, entre autres questions, celle de l’infaillibilité du Souverain Pontife, en matière de foi. L’évêque de Saint-Brieuc partit