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le commodore Perry n’attendit pas l’issue de cette négociation ; mais, le 13 février 1854, il était de retour dans les eaux d’Yédo, à la tête cette fois d’une escadre de neuf bâtiments.

Il apportait de nombreux présents au Shogun, entre autres un télégraphe électrique et une locomotive qui faisait à l’heure de soixante à soixante-dix fois le tour de rails circulaires. Ces deux appareils fonctionnèrent sur le rivage, à la grande satisfaction des Japonais et à leur vif amusement. Le commodore donna également, à bord de la Susquehannah, un dîner officiel aux autorités d’Yédo. Elles y firent grand honneur au champagne comme au punch, et se retirèrent, emportant dans leurs poches, selon la coutume locale, les reliefs du festin. Enfin, le 31 mars 1854, M. Perry signa le traité dit de Kanagava, qui ouvrait au commerce américain les deux ports de Simoda et de Hakodadé et qui permettait aux États-Unis d’y entretenir des consuls.

Ce traité est devenu le modèle de ceux que la Russie d’abord, puis l’Angleterre et la France ont successivement passés avec le Japon. Le traité russe porte la date de 1855 et la signature de l’amiral Poutiatine. Les envoyés japonais mirent à le conclure une répugnance visible, se souvenant peut-être, malgré sa date déjà vieille, du coup de main des capitaines Chwostoff et Tawidoff, sur les Kouriles du Sud (1806). Quoi qu’il en soit, le gouvernement japonais s’était déjà fixé, à l’époque du traité russe, sur sa conduite