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nat, ainsi que le rétablissement de l’autorité impériale sur la tête du jeune Mutsu-Hito. La révolution ainsi accomplie dans le palais, il ne restait plus qu’à l’accomplir dans le pays, ce qui nécessitait une guerre civile, les clans des provinces septentrionales n’étant pas d’humeur à subir passivement la suprématie des clans du Sud et s’étant rangés, en conséquence, sous la bannière du shogunat détruit.

La lutte fut courte, mais acharnée et sanglante. Le Shogun déchu, rassemblant toutes les forces qui lui étaient restées fidèles, alla tenter en rase campagne la fortune des armes. Ses troupes rencontrèrent celles du Mikado à Fushimi, ville située à quatre lieues de Kioto, et leur livrèrent une bataille qui dura trois jours entiers et qui, la trahison aidant, se termina par le triomphe complet des impériaux. Ce n’était toutefois que le premier acte de cette tragédie : elle se dénoua, comme par une singulière ironie du sort, dans le vaste cimetière qui est au nord d’Yédo et qui renferme les tombes des Shoguns décédés depuis le temps d’Yeyas, le fondateur de leur omnipotence. Ce dernier combat marqua la fin réelle de la lutte. Les daïmios du Nord essayèrent bien encore de la prolonger, en suscitant au jeune empereur un concurrent dans la personne de Mio-Sama, membre d’une des familles royales. Vaincus à Neegata, sur les bords de la mer Intérieure, et à Wakamatz, dans les montagnes centrales de Hondo, ils se virent frappés de fortes amendes, tandis qu’Idzu,