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ANTONIELLA.

les hommes, tu as pu offenser la vérité, tu as pu offenser la justice humaine ; mais tu n’as jamais voulu offenser Dieu, ton créateur et ton sauveur ; non, cette perversité n’a jamais pu entrer dans ton cœur : autrement le rayon de tes beaux yeux ne serait pas resté droit et ferme comme il est et tes beaux traits se seraient pervertis de la perversion de ton âme, au lieu d’être restés voilés par la douleur, et non désordonnés par l’égarement du cœur. Ne crains donc pas de m’avouer tes fautes. Comment ne pardonnerais-je pas ce que Dieu a pardonné avant moi ?

La douceur de l’accent de la sœur Angélique ajoutait encore à la persuasion de son discours. J’entendis les soupirs d’Antoniella finir en sanglots mal contenus. Enfin