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neuvième époque.

Au hameau de Maltaverne,
24 novembre 1802.

Ouvert le testament. C’est à moi qu’elle donne
Tous ses biens ; qu’en ferais-je ? Elle prie, elle ordonne
Qu’au tombeau paternel son corps soit rapporté
La nuit, par un seul prêtre à la fosse escorté,
Pour que son cœur mortel s’endorme et ressuscite
Au seul lieu d’ici-bas que sa pensée habite.

. . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . .


Ah ! Laurence ! ah ! c’est moi, moi qui t’y coucherai ;
Dans ta tombe, ô ma sœur, c’est moi qui t’étendrai !
De cette voix jadis si chère à ton oreille,
Que ce soit aussi moi, moi seul qui t’y réveille !
Ce corps je le reçois, mais ces biens je les rends :
Ce n’est que dans le ciel que nous sommes parents !
Mon nom dans cet écrit, que le feu le dévore :
Dieu le sait, il suffit ; que le monde l’ignore !