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POÉTIQUES.
VINGT-UNIÈME
MÉDITATION
LA FOI
Ô néant ! ô seul dieu que je puisse comprendre !
Silencieux abîme où je vais redescendre,
Pourquoi laissas-tu l’homme échapper de ta main ?
De quel sommeil profond je dormais dans ton sein !
Dans l’éternel oubli j’y dormirais encore ;
Mes yeux n’auraient pas vu ce faux jour que j’abhorre,
Et dans ta longue nuit mon paisible sommeil
N’aurait jamais connu ni songes ni réveil.