Aller au contenu

Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 1.djvu/424

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
422
MÉDITATIONS


Savourons ces courtes délices ;
Disputons-les même au zéphyr ;
Épuisons les riants calices
De ces parfums qui vont mourir.

Souvent la beauté fugitive
Ressemble à la fleur du matin
Qui, du front glacé du convive,
Tombe avant l’heure du festin.

Un jour tombe, un autre se lève ;
Le printemps va s’évanouir ;
Chaque fleur que le vent enlève
Nous dit : « Hâtez-vous d’en jouir ! »

Et puisqu’il faut qu’elles périssent,
Qu’elles périssent sans retour ;
Que les roses ne se flétrissent
Que sous les lèvres de l’Amour !