Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 10.djvu/369

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demandent que l’honneur de combattre avec vous. Placez-les où vous voudrez, ils vous obéiront, ils suivront votre exemple, ils montreront partout aux défenseurs de la monarchie comment on meurt pour son roi. » Ces paroles calmèrent l’irritation de ceux qui les entendirent de près ; mais mal répétées et mal interprétées par ceux qui étaient les plus éloignés, elles portèrent la jalousie et le ressentiment parmi les bataillons.

Un de ces gentilshommes, en passant devant un corps de gardes nationaux en bataille dans la cour Royale, eut l’imprudence de s’approcher des officiers qui le commandaient : « Allons, messieurs de la garde nationale, leur dit-il, c’est le moment de montrer du courage ! » Ce mot blessa la susceptibilité des citoyens. « Du courage ! soyez tranquille, lui répondit un des capitaines de ce bataillon, nous n’en manquerons pas, mais ce n’est pas à côté de vous que nous le montrerons. » Puis, sortant des rangs et des cours, il passa sur le Carrousel et alla se ranger du côté du peuple. La moitié du bataillon le suivit.

Tout présageait la défection, rien n’imprimait l’élan. On attendait le sort et on ne le préparait pas. Le roi priait au lieu d’agir.


XIX

Plus chrétien que roi, renfermé pendant de longues heures avec le P. Hébert, son confesseur, il employait à se