affectionnait le plus était Élisabeth, la plus jeune des trois, que son compatriote et son collègue Lebas recherchait en mariage et qu’il épousa bientôt après. Cette jeune femme, à qui l’amitié de Robespierre coûta la vie de son mari onze mois après leur union, a vécu plus d’un demi-siècle depuis ce jour sans avoir une seule fois renié son culte pour Robespierre, et sans avoir compris les malédictions du monde contre ce frère de sa jeunesse, qui lui apparaissait encore dans ses souvenirs si pur, si vertueux et si doux !
XII
Les vicissitudes de fortune, d’influence et de popularité de Robespierre ne changèrent rien à cette simplicité de son existence. La foule venait implorer la faveur ou la vie à la porte de cette maison, sans que rien y pénétrât du dehors. Le logement personnel de Robespierre consistait en une chambre basse, construite en forme de mansarde au-dessus des hangars et dont la fenêtre s’ouvrait sur le toit. Elle n’avait d’autre perspective que l’intérieur d’une cour semblable à un chantier, toujours retentissante du marteau et de la scie des ouvriers, et sans cesse traversée par madame Duplay et ses filles, qui s’y livraient aux occupations du ménage. Cette chambre n’était séparée de celle des maîtres de la maison que par un petit cabinet commun entre la famille et lui. De l’autre côté, également sous les combles, deux cabinets étaient habités, l’un par le fils de