réunir le 26 août, et donner à leurs représentants un mandat souverain et indépendant de toute constitution préexistante. La Convention se réunirait le 20 septembre. L’Assemblée nationale et le pouvoir exécutif nommé la veille ne se réservaient que l’interrègne du 12 août au 20 septembre.
Ainsi le triomphe des Girondins amena immédiatement leur abdication. L’Assemblée qu’ils dominaient se sentit faible devant un événement qu’elle n’avait eu ni le courage d’accomplir ni la vertu d’empêcher. Elle se retira, et restitua au peuple les pouvoirs qu’elle en avait reçus. Le mouvement avorta dans ses mains. Elle tira le gouvernement au sort et jeta la France au hasard. Infidèle à la constitution, refusant son appui à la royauté, timide en face de la république, elle n’eut ni plan, ni politique, ni audace. Elle donna à tous les partis le droit de la mépriser. L’histoire la jugera plus sévèrement qu’aucune des Assemblées qui personnifièrent la Révolution. Placée entre l’Assemblée constituante et la Convention nationale, elle pâlit devant ces deux grands foyers : l’un des lumières philosophiques, l’autre de la volonté révolutionnaire de la nation. Elle ne renversa rien, elle ne fonda rien ; elle aida tout à tomber. Elle reçut de ses prédécesseurs une constitution à maintenir, une royauté à réformer, un pays à défendre. Elle laissa, en se retirant, la France sans constitution, sans roi, sans armée. Elle disparut dans une émeute. Ses seules traces furent des débris. Faut-il en accuser les difficultés du temps ? Mais le temps était-il plus facile et les événements plus maniables pour l’Assemblée constituante au serment du Jeu de Paume, au 14 juillet, aux journées d’octobre, à la fuite du roi ? Les temps furent-ils plus doux pour la Convention à son avénement dans l’anarchie, à la proclamation de la