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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 11.djvu/451

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français à la tribune, il écrivit et fit lire à la Convention une lettre ignoble dans les termes, cruelle dans l’intention : longue injure jetée jusqu’au fond du cachot à l’homme dont il avait jadis sollicité la généreuse assistance et à qui il devait le salut de sa patrie adoptive. « Considéré comme individu, cet homme n’est pas digne de l’attention de la république ; mais comme complice de la conspiration contre les peuples, vous devez le juger, disait Payne. À l’égard de l’inviolabilité, il ne faut faire aucune mention de ce motif. Ne voyez plus dans Louis XVI qu’un homme d’un esprit borné, mal élevé comme tous ses pareils, sujet, dit-on, à de fréquents excès d’ivrognerie, et que l’Assemblée constituante rétablit imprudemment sur un trône pour lequel il n’était pas fait. »

L’ingratitude s’exprimait en outrages. La philosophie se dégradait au-dessous du despotisme dans le langage de Payne. Madame Roland et ses amis applaudirent à la rudesse républicaine de cet acte et de ces expressions. La Convention ordonna à l’unanimité l’impression de cette lettre.


VII

Le duc d’Orléans, qu’Hébert avait baptisé la veille à la commune du nom de Philippe-Égalité, et qui avait accepté ce nom pour dépouiller jusqu’aux syllabes qui rappelaient la race de Bourbon, monta à la tribune après la