sections armées. On adjoignit à chaque compagnie des sections armées un nombre illimité d’ouvriers et de prolétaires munis de piques ; garde prétorienne de la commune, soldée par elle et toute dans sa main, chargée de surveiller les citoyens des sections.
Non satisfaite de la création du tribunal criminel, la commune demanda, à la séance du 25 août, que les prisonniers d’Orléans fussent transportés à Paris, « pour y subir le supplice dû à leurs forfaits ». Des fédérés de Brest, en armes, accompagnaient ce jour-là les commissaires de la commune. L’un d’eux menaça l’Assemblée de la vengeance du peuple, si le sang des prisonniers ne leur était pas sacrifié. Lacroix, ami de Robespierre et de Danton, Jacobin fanatique, mais député intrépide, présidait l’Assemblée.
« La France entière, répondit-il avec indignation aux commissaires de la commune, a les yeux fixés sur l’Assemblée nationale. Nous serons dignes d’elle. Les menaces ne produiront sur nous d’autre effet que de nous résigner à mourir à notre poste. Il ne nous appartient pas de changer la constitution. Adressez vos demandes à la Convention nationale, elle seule pourra changer l’organisation de la haute cour martiale d’Orléans. Nous avons fait notre devoir. Si notre mort est une dernière preuve nécessaire pour vous persuader, le peuple, dont vous nous menacez, peut disposer de notre vie. Les députés qui n’ont pas craint la mort quand les satellites du despotisme menaçaient le peuple, qui ont partagé avec lui tous les dangers qu’il a courus, sauront mourir à leur poste. Allez le dire à ceux qui vous ont envoyés ! »
Cette résistance généreuse de Lacroix, ami et confident