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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 11.djvu/9

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La générosité de ce citoyen se communique à l’Assemblée et aux tribunes. On envoie des députations au peuple pour arrêter le massacre. On fait entrer dans la cour des Feuillants les Suisses qui stationnaient encore sur la terrasse, exposés à la fureur du peuple. Ces soldats déchargent leurs fusils en l’air en signe de confiance et de sécurité. Ils sont introduits dans les couloirs, dans les cours et jusque dans les bureaux de l’Assemblée. Des combattants apportent successivement et déposent sur la table du président la vaisselle d’argent, les sacs d’or, les diamants, les bijoux précieux, les meubles de prix et jusqu’aux portefeuilles et aux lettres trouvés dans les appartements de la famille royale. Des applaudissements saluent ces actes de probité. Les armes, l’or, les assignats trouvés dans les vêtements des Suisses, sont accumulés au pied de la tribune. Le roi et la reine assistent du fond de leur loge à l’inventaire des dépouilles trouvées dans leurs plus secrets appartements.


III

Le président remet tous ces objets sous la responsabilité d’Huguenin, commissaire de la nouvelle commune. Le canon se tait. La fusillade se ralentit. Les pétitionnaires demandent à grands cris ou la tête ou la déchéance du roi : « Vous n’arrêterez la vengeance du peuple qu’en lui faisant justice. Représentants, soyez fermes ! Vous avez l’obliga-