cieuse naïveté que le peuple devait être moins jaloux d’exercer lui-même ses droits souverains que de les confier à des hommes qui en feront un bon usage ? L’apologie du despotisme a toujours commencé ainsi…… Il ne faut pas que le jugement de Louis passe aux yeux de l’Europe pour l’œuvre de cette faction ! Le peuple seul doit sauver le peuple ! »
XXII
Une accusation d’ancienne complicité avec la cour, dirigée contre Vergniaud, Guadet, Brissot et Gensonné, répondit le lendemain à l’invective de Gensonné. Une lettre
de ces quatre députés, adressée avant le 10 août au peintre
du roi Boze, lettre dans laquelle ils donnaient des conseils
à ce prince, attestait que le républicanisme avait eu en eux
ses hésitations et ses complaisances, et que la constitution
de 1791, si elle ne suffisait pas à leurs principes, aurait
suffi à leur ambition, pourvu qu’ils en eussent été les directeurs. Cette correspondance, très-constitutionnelle du reste,
n’avait pas d’autre crime. Guadet, Gensonné, Vergniaud,
s’en lavèrent facilement, à l’aide de leur éloquence ordinaire et d’une majorité qui leur appartenait encore. Néanmoins cette accusation, tombée inopinément sur eux des
mains des amis de Robespierre, et les soupçons qu’elle
laissa dans l’esprit du peuple, firent sentir la nécessité de
répondre à ces soupçons par des actes irrécusables de
haine à la monarchie, et de se signer à eux-mêmes leurs