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NOTE TROISIÈME


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Où va-t-il ? Il gouverne au berceau du soleil.
Mais pourquoi sur son bord ce terrible appareil ?


Lord Byron avait, dit un de ses amis qui le connaissait bien, l’ambition de se faire un nom aussi grand par ses actions que celui qu’il s’était fait déjà par ses écrits. Peu de temps avant sa mort, il composa son ode belle et touchante sur le trente-sixième anniversaire de sa naissance ; ode qui prouve, d’une manière remarquable, cette nouvelle passion. Voici un des couplets :


Si tu regrettes ta jeunesse, pourquoi vivre ? Tu es sur une terre où tu peux chercher une mort glorieuse : cours aux armes, et sacrifie tes jours ! Ne réveille point la Grèce, elle est réveillée ; mais réveille-toi toi-même !


Lord Byron s’embarqua à Livourne, et arriva à Céphalonie dans les premiers jours du mois d’août 1823, accompagné de six ou sept amis, à bord du vaisseau anglais l’Hercule, capitaine Scott, qu’il avait frété exprès pour le conduire en Grèce. Il aimait à observer la nature ; il passait la plus grande partie des nuits à contempler les objets qui se présentent dans un voyage de mer ; car il savait jouir des charmes de la douce présence de la nuit. Il était bien au-dessus de l’affectation des extases poétiques ; mais on voit, dans tous ses ouvrages, combien il trouvait de délices à nourrir son imagination des beautés du monde physique. Il y a