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ET RELIGIEUSES.

Partout où s’abaisse ta vue,
Un soleil levant te salue ;
Les cieux sont un hymne sans fin !
Et des temps que tu fais éclore,
Chaque heure, ô Dieu, n’est qu’une aurore,
Et l’éternité qu’un matin !


Montez donc, flottez donc, roulez, volez, vents, flamme,
Oiseaux, vagues, rayons, vapeurs, parfums et voix !
Terre, exhale ton souffle ! homme, élève ton âme !
Montez, flottez, roulez, accomplissez vos lois !

Montez, volez à Dieu ! plus haut, plus haut encore !
Dans les feux du soleil sa splendeur vous a lui ;
Reportez dans les cieux l’hommage de l’aurore,
Montez, il est là-haut ; descendez, tout est lui !

Et toi, jour, dont son nom a commencé la course,
Jour qui dois rendre compte au Dieu qui t’a compté,
La nuit qui t’enfanta te rappelle à ta source ;

Tu finis dans l’éternité.


Tu n’es qu’un pas du temps, mais ton Dieu te mesure ;
Tu dois de son auteur rapprocher la nature ;
Il ne t’a point créé comme un vain ornement,
Pour semer de tes feux la nuit du firmament,
Mais pour lui rapporter aux célestes demeures
La gloire et la vertu sur les ailes des heures,

Et la louange à tout moment !


La gloire et la vertu_________