Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 2.djvu/298

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
297
ET RELIGIEUSES.


Ô Dieu ! ma bouche balbutie
Ce nom des anges redouté :
Un enfant même est écouté
Dans le chœur qui te glorifie.

On dit qu’il aime à recevoir
Les vœux présentés par l’enfance,
À cause de cette innocence
Que nous avons sans le savoir.

On dit que leurs humbles louanges
À son oreille montent mieux ;
Que les anges peuplent les cieux,
Et que nous ressemblons aux anges.

Ah ! puisqu’il entend de si loin
Les vœux que notre bouche adresse,
Je veux lui demander sans cesse
Ce dont les autres ont besoin.

Mon Dieu, donne l’onde aux fontaines,
Donne la plume aux passereaux,
Et la laine aux petits agneaux,
Et l’ombre et la rosée aux plaines.

Donne au malade la santé,
Au mendiant le pain qu’il pleure,
À l’orphelin une demeure,
Au prisonnier la liberté.