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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 2.djvu/410

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ET RELIGIEUSES.


Ainsi me revoit ton rivage
Aujourd’hui, différent d’hier :
Le cygne change de plumage,
La feuille tombe avec l’hiver.

Bientôt tu me verras peut-être,
Penchant sur toi mes cheveux blancs,
Cueillir un rameau de ton hêtre,
Pour appuyer mes pas tremblants.

Assis sur un banc de ta mousse,
Sentant mes jours près de tarir,
Instruit par ta pente si douce,
Tes flots m’apprendront à mourir !

En les voyant fuir goutte à goutte
Et disparaître flot à flot,
« Voilà, me dirai-je, la route
Où mes jours les suivront bientôt. »

Combien m’en reste-t-il encore ?
Qu’importe ? Je vais où tu cours ;
Le soir pour nous touche à l’aurore.
Coulez, ô flots, coulez toujours !