» Premièrement, reprit Socrate, je suis persuadé que si la terre est au milieu du ciel et de forme sphérique, elle n’a besoin ni de l’air, ni d’aucun autre appui, pour s’empêcher de tomber ; mais que le ciel même qui l’environne également, et son propre équilibre, suffisent pour la soutenir ; car toute chose qui est en équilibre au milieu d’une autre qui la presse également, ne saurait pencher d’aucun côté, et par conséquent demeure fixe et immobile. Voilà de quoi je suis persuadé.
» Et avec raison, dit Symmias.
» De plus, je suis convaincu que la terre est fort grande, et que nous n’en habitons que cette petite partie qui s’étend depuis le Phase jusqu’aux colonnes d’Hercule, répandus autour de la mer comme des fourmis, ou des grenouilles autour d’un marais : et je suis convaincu qu’il y a plusieurs autres peuples qui habitent d’autres parties semblables ; car partout sur la face de la terre il y a des creux de toutes sortes de grandeur et de figure, où se rendent les eaux, les nuages et l’air grossier ; tandis que la terre elle-même est au-dessus dans ce ciel pur où sont les astres, et que la plupart de ceux qui s’occupent de ces matières appellent l’éther, dont tout ce qui afflue perpétuellement dans les cavités que nous habitons n’est proprement que le sédiment. Enfoncés dans ces cavernes sans nous en douter, nous croyons habiter le haut, de la