Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 29.djvu/191

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murs de clôture qui entouraient la vigne et qui supportaient les terrasses ; déraciner de grosses pierres, qui avaient roulé, l’hiver du haut de ces murs sur les jeunes plants de vigne, et qui empiétaient sur le peu de culture qu’on pouvait pratiquer entre les ceps ; apporter dans le cellier les grosses courges jaunes dont une seule était la charge d’un homme ; couper ensuite leurs filaments qui couvraient la terre de leurs larges feuilles et qui embarrassaient les pas dans leurs réseaux ; tracer entre chaque rangée de ceps, sous les treilles hautes, une petite rigole dans la terre sèche, pour que l’eau de la pluie s’y rassemblât d’elle-même et les abreuvât plus longtemps ; creuser pour le même usage, des espèces de puits en entonnoir au pied des figuiers et des citronniers : telles étaient nos occupations matinales, jusqu’à l’heure où le soleil dardait d’aplomb sur le toit, sur le jardin, sur la cour, et nous forçait à chercher l’abri des treilles. La transparence et le reflet des feuilles de vigne y teignaient les ombres flottantes d’une couleur chaude et un peu dorée.