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LIVRE TROISIÈME



I


La fortune de mon grand-père, dans les intentions comme dans les usages du temps, avait dû passer tout entière à son fils ainé. Mais, les lois nouvelles ayant annulé les substitutions et supprimé le droit d’aînesse, et les vœux de pauvreté faits par mes tantes, sœurs de mon père, se trouvant non avenus devant la loi, la famille dut procéder au partage des biens. Ces biens étaient considérables, tant en Franche-Comté qu’en Bourgogne. Mon père, en demandant sa part comme ses frères et ses sœurs, pouvait changer d’un mot son sort et obtenir une des belles possessions territoriales que la famille avait à se partager. Sa scrupuleuse déférence pour les intentions de son père l’empêcha même de songer à les violer après sa mort. Les lois révolutionnaires qui supprimaient le