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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 3.djvu/123

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C’est l’enfant qui caresse
En passant chaque fleur,
Le vieillard qui se presse :
L’enfance et la vieillesse
Sont amis du Seigneur !

La fenêtre est tournée
Vers le champ des tombeaux,
Où l’herbe moutonnée
Couvre, après la journée,
Le sommeil des hameaux.

Plus d’une fleur nuance
Ce voile du sommeil ;
Là tout fut innocence,
Là tout dit : « Espérance ! »
Tout parle de réveil.

Mon œil, quand il y tombe,
Voit l’amoureux oiseau
Voler de tombe en tombe,
Ainsi que la colombe
Qui porta le rameau ;

Ou quelque pauvre veuve,
Aux longs rayons du soir,
Sur une pierre neuve,
Signe de son épreuve,
S’agenouiller, s’asseoir ;