Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 3.djvu/240

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Grillon solitaire,
Voix qui sort de terre,
Ah ! réveille-toi

Pour moi !


Quand j’étais petite
Comme ce berceau,
Et que Marguerite
Filait son fuseau ;
Quand le vent d’automne
Faisait tout gémir,
Ton cri monotone
M’aidait à dormir.

Grillon solitaire,
Voix qui sors de terre,
Ah ! réveille-toi

Pour moi !


Seize fois l’année
A compté mes jours ;
Dans la cheminée
Tu niches toujours.
Je t’écoute encore
Aux froides saisons,
Souvenir sonore
Des vieilles maisons !

Grillon solitaire,
Voix qui sors de terre,
Ah ! réveille-toi

Pour moi !