Que dis-tu ?
Qu’aux pieds de Gelboé le Philistin s’avance,
Et que, de toutes parts d’ennemis entourés,
Il faut vaincre ou périr.
Vous vaincrez, ou David, couché sur la poussière,
Aura mêlé son sang au pur sang de son frère.
Viens, que Saül en moi retrouve enfin son fils.
Garde-toi de t’offrir à ses regards surpris !
Crains d’éveiller en lui cette fureur soudaine
Dont le bouillant transport à ton seul nom l’entraîne ;
Attends que ses esprits, par nos soins préparés,
De ses préventions reviennent par degrés ;
Laisse agir de Michol la tendresse prudente ;
Voici l’heure où, quittant le repos de sa tente,
Quand sa douleur fidèle a chassé le sommeil,
Elle vient de Saül attendre le réveil,
Aux forêts, à la nuit confier ses alarmes,
Adresser au Seigneur sa prière et ses larmes,
Et se plaignant au ciel, sans accuser son roi,
Lui présenter les vœux qu’elle forme pour toi !