Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 3.djvu/453

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Où l’on voit enlacés des cyprès et des lis,
Et qui tient dans ses mains ton glaive et ta balance ?

LE ROI.

Arrête ! ce nom seul fait incliner la France !
C’est Desèze ! C’est lui dont l’éloquente voix
S’éleva pour sauver le pur sang de ses rois.
Quand aux fers des bourreaux, impatients du crime,
Disputant sans espoir la royale victime,
Il fallait un martyr pour défendre un Bourbon,
Lui seul de ce grand meurtre a lavé son beau nom.
Louis à l’avenir a légué sa mémoire,
Et ces deux noms unis sont scellés dans l’histoire !

L’ARCHEVÊQUE.

Et ce preux chevalier qui sur l’écu d’airain
Porte au milieu des lis la croix du pèlerin,
Et dont l’œil, rayonnant de gloire et de génie,
Contemple du passé la pompe rajeunie ?

LE ROI.

Chateaubriand ! Ce nom à tous les temps répond ;
L’avenir au passé dans son cœur se confond ;
Et la France des preux et la France nouvelle
Unissent sur son front leur gloire fraternelle.
Soutien de la Couronne et de la Liberté,
Il lègue un double titre à la postérité ;
Et, pour briser naguère une force usurpée,
La plume entre ses mains nous valut une épée !

L’ARCHEVÊQUE.

Nomme encor ce vieillard qui de pleurs inondé…